La feuille de route de Pôle emploi

 

Liaisons sociales Quotidien - L'actualité, Nº 17905, 26 septembre 2019

 

La feuille de route de Pôle emploi pour 2019-2022 sera bientôt finalisée

 

Publiée le 25/09/2019

 

Le projet de convention tripartite État-Unédic-Pôle emploi, transmis aux partenaires sociaux le 22 septembre 2019, fixerait trois orientations stratégiques à Pôle emploi pour la période 2019-2022 :

 

- accélérer et faciliter le retour à l’emploi des demandeurs d’emploi,

- lutter plus efficacement contre les difficultés de recrutement des entreprises,

- développer et valoriser les compétences et qualifications des chômeurs.

 

Pour y parvenir, Pôle emploi pourrait s’appuyer sur le recrutement de 1 000 équivalents temps plein, financé par une hausse de la contribution de l’Unédic au budget de l’établissement public.

 

Projet de convention tripartite État-Unédic-Pôle emploi, 23 septembre 2019.

 

Le projet de convention tripartite (État, Pôle emploi, Unédic), transmis aux partenaires sociaux le 23 septembre dernier, s’inscrit dans une logique de renforcement de l’accompagnement. Celui des demandeurs d’emploi bien sûr, que le texte souhaite plus intense et plus personnalisé, mais aussi celui

des entreprises, en particulier des TPM-PME, en vue de lutter plus efficacement contre les difficultés de recrutement. Parallèlement, le développement et la valorisation des compétences des demandeurs d’emploi occuperaient une place centrale dans la stratégie de Pôle emploi pour

la période 2019-2022.

 

Accélérer le retour à l’emploi

À nouveau, l’accompagnement des demandeurs d’emploi serait au coeur de la stratégie de Pôle emploi pour les prochaines années. Outre la poursuite de mesures déjà mises en oeuvre dans le cadre de la convention tripartite précédente (v. l’actualité nº 16737 du 19 décembre 2014),

Pôle emploi mettrait en place de nouvelles actions pour accélérer le retour à l’emploi des chômeurs, parmi lesquelles :

 

intensifier le démarrage de l’accompagnement des demandeurs d’emploi dans les premières semaines suivant leur inscription à Pôle emploi, grâce à la mise en place progressive en 2020 d’un « pack démarrage ». Tout demandeur d’emploi nouvellement inscrit se verrait proposer jusqu’à

deux demi-journées consacrées à l’analyse de sa situation, de ses compétences et à la présentation des services de Pôle emploi. À partir de 2021, ce diagnostic serait progressivement proposé aux demandeurs d’emploi réinscrits sans contact avec Pôle emploi depuis au moins un an ?

 

expérimenter le « journal de la recherche d’emploi », prévu par loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018, dès la fin de l’année. Celui-ci permettrait à Pôle emploi, précise le projet de convention, de « mieux détecter l’évolution de la situation et des besoins des demandeurs d’emploi, afin d’y répondre plus rapidement et plus efficacement ». Les demandeurs d’emploi pourraient bénéficier d’une aide pour le remplir ?

 

développer une offre de service personnalisé via des modalités d’accompagnement différenciées, notamment en fonction du niveau d’autonomie de la personne ?

 

favoriser la mobilité des demandeurs d’emploi et expérimenter de nouvelles modalités de gestion et d’attribution des aides financières à la mobilité « pour élargir les opportunités de recrutement et répondre aux besoins des territoires où les tensions sur l’emploi sont particulièrement

fortes » ?

 

Parallèlement à la mise en place de ces actions, Pôle emploi renforcerait le contrôle des demandeurs d’emploi, en particulier par la « professionnalisation des effectifs dédiés au contrôle de la recherche d’emploi, l’amélioration des outils de ciblage sans restreindre la part des contrôles aléatoires décidée par le conseil d’administration […] et l’attention portée à l’information du demandeur d’emploi ».

 

 

Lutter contre les difficultés de recrutement des entreprises

 

Le développement des services aux entreprises ferait l’objet d’une attention particulière dans cette nouvelle convention, qui souhaite en particulier renforcer la lutte contre les difficultés de recrutement des entreprises. Pour ce faire, « des opérations ciblées sur un secteur en tension tel que  #Versunmétier" continueraient d’être organisées sur un rythme régulier ». Des actions d’information sur les opportunités offertes dans les métiers en tension seraient engagées afin de renforcer l’attractivité des entreprises et secteurs qui recrutent.

 

De plus, les entreprises rencontrant des difficultés récurrentes de recrutement pourraient bénéficier d’un accompagnement pour valoriser les métiers en tension de leur établissement ou de leur secteur. Dans le projet, Pôle emploi « s’engage dès 2020 à recontacter toutes les entreprises dont le recrutement n’a

pas abouti dans les 30 jours faute de candidat adéquat ». À l’issue d’une analyse de la situation, Pôle emploi proposerait à l’entreprise, en cas de difficulté de recrutement, un service adapté avec un engagement de délai : travail sur les critères de l’offre, analyse de poste, pré-sélection de candidats, élargissement de la recherche à d’autres profils de candidats, action de promotion du métier ou du secteur, ou encore, précise le projet de texte, formation de candidats préalable au recrutement.

 

De plus, Pôle emploi étofferait ses « activités de prospection d’offres et de propositions de candidats auprès d’entreprises susceptibles de recruter (notamment parmi les entreprises de moins de 50 salariés), sur les territoires connaissant une pénurie d’offres visibles sur certains secteurs

d’activité ou métiers pour lesquels des candidats potentiels sont disponibles ».

 

 

Développer les compétences et les qualifications des chômeurs

 

En complément du renforcement des dispositifs d’accompagnement des demandeurs d’emploi et des entreprises, Pôle emploi entend miser sur le développement des compétences et des qualifications des chômeurs afin de favoriser leur recrutement.

 

Dans ce cadre, différents axes de travail sont prévus. En premier lieu, il s’agirait de « renforcer la connaissance précise des besoins en compétences des territoires, pour anticiper les besoins des entreprises, notamment dans les secteurs en développement ou en tension au niveau local ». Parallèlement, Pôle emploi s’appuierait sur le plan d’investissement dans les compétences (PIC) et assurerait « aux demandeurs d’emploi des parcours de formation plus personnalisés, plus cohérents et plus fluides, par exemple en les accompagnant davantage en amont du choix des formations qu’ils réaliseront et en mettant en place un entretien systématique à l’issue des formations ».

 

Pôle emploi accorderait une attention particulière à la valorisation des compétences des demandeurs d’emploi. Cela passerait notamment par une « mise en valeur de leur profil compétence (acquis concrets des expériences précédentes, savoir-être professionnel, etc.) », mais aussi par un « appui des conseillers Pôle emploi aux entreprises pour rédiger des offres mettant davantage en avant les compétences clés attendues, afin de renforcer l’attractivité des propositions d’offres faites aux candidats ».

 

Enfin, Pôle emploi proposerait de nouvelles approches d’évaluation et de valorisation des compétences des demandeurs d’emploi, notamment à travers la « recommandation par d’anciens employeurs sur la base du volontariat et des évaluations de compétences (notamment sur les savoir-être professionnels) via des tests ou des mises en situation réelles ou virtuelles (notamment grâce à la méthode de recrutement par simulation) ».

 

CRÉATION DE 1 000 ÉQUIVALENTS TEMPS PLEIN FINANCÉS PAR L’UNÉDIC

 

La convention tripartite confirme les annonces d’un renforcement des moyens humains de Pôle emploi. En ce sens, 1 000 ETP seraient bien créés sur la période 2020-2022. C’est à l’Unédic que la facture serait adressée puisque ces nouveaux postes (CDD d’une durée de trois ans) seraient financés par une hausse de la contribution de l’Unédic au budget de Pôle emploi, qui passerait de 10 % de ces ressources à 11 %.

Ainsi pour l’année 2020, la contribution de l’Unédic au financement de Pôle emploi pourrait atteindre 4 144,5 millions d’euros. En parallèle, la subvention de l’État baisserait progressivement entre 2020 et 2022. Aussi, sous réserve de disponibilité des crédits votés en lois de finances, le montant de cette subvention serait fixé comme suit :

 

– 1 235,9 millions d’euros en 2020 ?

– 1 150 millions d’euros en 2021 ?

– 1 064 millions d’euros en 2022.]

 

Projet de convention tripartite État-Unédic-Pôle emploi du 23 septembre 2019

 



04/10/2019
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